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Season 2, Ep. 3. The Authorized Profanity
22-11-2025 13:00 | Opinion

Season 2, Ep. 3. The Authorized Profanity

Narek Samsonyan, head of the "Civil Consciousness" NGO, founder of the AntiFake.am website, co-author and co-host of the "Imnemnimi" podcast, and political prisoner, has published an article from the "Armavir" Penitentiary:

"Good evening to the people who love us very much and, especially, to those who don't. Yesterday, I familiarized myself with the briefing of the ringleader of the regime, during which he stated: 'Normal rules of political life must be established in the RA, where profanity no longer has a place...' One could have treated the ringleader's latest hypocrisy with a smirk, had he not continued with the following sentence: 'You will say that I do that too (engage in foul language), and you would be right; that is why on Sundays I go to church, kneel before the altar, and ask for forgiveness for my sins.'

In fact, the regime's ringleader is making yet another public confession, this time declaring to all that his foul language is 'authorized' foul language, while responding to his and his clique's profanity is a criminally punishable act. In general, their hypocrisy has long since turned into aggressive nihilism, where no agreement, no rule, and no moral minimum applies. So, what does this mean? Nikol and his clique can use foul language, face no criminal prosecution because investigative bodies do not qualify their speech as foul language, and then stand up and openly admit that they swore, with no legal process following whatsoever.

Thus, Nikol Pashinyan puts the relevant investigators and prosecutors in a bad position; those who, for example, qualify the word “buttocks” used by me as obscene, but consider, for instance, the same scoundrel calling us “sons of bitches” and the ringleader's self-confessed foul language to be beautiful phrases containing no corpus delicti.

By the way, I declare with full responsibility that personally, from March 22, 2024, to this day, I have not engaged in public swearing. Of course, not because I consider it criminally punishable (quite the opposite), but for some reason, today I am in prison based on the denunciation of a scoundrel, whose denunciation carries a coercive force higher than the professional dignity of some. Today I also learned that the scoundrel who spits on people in public places and then has them arrested has also filed a civil lawsuit against me for the same words uttered in the same podcast. The degree of cynicism here is beyond the realm of imagination, even for people with the greatest fantasy. Ask him: were those words grounds for arrest or a matter for the civil-legal domain? Hey, 'hero,' maybe you'll apply to the Hague Court for the same case too? And these petty steps are taken by individuals currently at the helm of power; just imagine what state they will be in after losing power.

This is the entire splendor and misery of Nikol's Armenia, under the veil of which hide the regime with its ringleader and small clique. In one place, a man says, 'I used foul language and that is why I go to church,' and in another place, the same man orders people to be imprisoned for the word 'buttocks.' Stay well, as much as possible...

Narek Samsonyan, the Political Prisoner

"Armavir" Penitentiary Institution

16.11.2025

Saison 2, ép. 3. Les insulteurs autorisés

Le président de l'ONG « Conscience Civique », fondateur du site AntiFake.am, co-auteur et animateur du podcast « Imnemnimi », le prisonnier politique Narek Samsonyan, a publié un article depuis l'établissement pénitentiaire « Armavir » :

« Bonsoir aux gens qui nous aiment beaucoup et, surtout, à ceux qui ne nous aiment pas. Hier, j'ai pris connaissance du point de presse du chef de file du régime, au cours duquel ce dernier a déclaré : "Des règles normales de vie politique doivent être établies en République d'Arménie, où le langage grossier n'a plus sa place...". On aurait pu accueillir cette nouvelle hypocrisie du chef de file avec un sourire narquois, s'il n'avait pas poursuivi avec la phrase suivante : "Vous direz que je le fais aussi (utiliser un langage grossier), et vous aurez raison, c'est pourquoi le dimanche je vais à l'église, je m'agenouille devant l'autel et je demande le pardon de mes péchés".

En fait, le chef du régime fait une nouvelle fois des aveux publics, déclarant cette fois à la cantonade que ses grossièretés sont des grossièretés "autorisées", tandis que répondre à ses grossièretés et à celles de sa clique est un acte pénalement répréhensible. En général, leur hypocrisie s'est depuis longtemps transformée en un nihilisme agressif, où aucun accord, aucune règle, aucun minimum moral ne s'applique. Autrement dit, qu'est-ce que cela signifie? Nikol et sa clique peuvent insulter, ne subir aucune poursuite pénale parce que les organes d'enquête ne qualifient pas leurs propos d'injures, puis se tenir debout et admettre ouvertement qu'ils ont insulté, sans qu'aucun processus juridique ne s'ensuive.

Ainsi, Nikol Pashinyan met dans une position délicate les enquêteurs et procureurs concernés qui, par exemple, qualifient le mot "cul" que j'ai utilisé d'indécent, mais considèrent par exemple que le fait que la même canaille nous traite de "fils de chienne" et les aveux de grossièreté du chef de file sont de belles tournures de phrases ne contenant aucun élément de délit.

D'ailleurs, je déclare en toute responsabilité que personnellement, depuis le 22 mars 2024 jusqu'à ce jour, je ne me suis pas livré à des insultes publiques. Certes, non pas parce que je considère cela comme pénalement répréhensible (bien au contraire), mais je ne sais pourquoi, je suis aujourd'hui en prison sur la dénonciation d'une canaille, dont la force coercitive de la dénonciation est supérieure à l'amour-propre professionnel de certains. J'ai aussi appris aujourd'hui que la canaille qui crache sur les gens dans les lieux publics et les fait ensuite arrêter a également déposé une plainte au civil contre moi pour les mêmes mots prononcés dans le même podcast. Le degré de cynisme dépasse ici le domaine de l'imagination, même pour les personnes les plus fantaisistes. Demandez-lui : ces mots étaient-ils destinés à faire arrêter quelqu'un ou relevaient-ils du domaine civil ? Eh, le "héros", peut-être vas-tu aussi saisir la Cour de La Haye pour la même affaire ? Et ces actions mesquines sont commises par des personnes au pouvoir ; imaginez dans quel état elles se trouveront après avoir perdu le pouvoir.

Voilà toute la splendeur et la misère de l'Arménie de Nikol, sous le voile desquelles se cachent le régime, son chef de file et sa petite clique. D'un côté, l'homme dit "j'ai insulté et pour cela je vais à l'église", de l'autre, le même homme ordonne d'emprisonner des gens pour le mot "cul". Portez-vous bien, autant que cela est possible...

Prisonnier politique Narek Samsonyan,

Établissement pénitentiaire "Armavir"

21.11.2025 »